Asie-Pacifique

Favoriser les démocraties, lutter contre les dictatures

Le constat

L'Asie est la région du monde qui a le plus profité de la mondialisation depuis 40 ans. Elle le doit principalement au caractère de ses habitants, exigeants, diciplinés et curieux. Elle le doit aussi à la masse de capitaux occidentaux investis, au départ pour conquérir ces marchés mais in fine pour y localiser la production et réimporter ensuite...

Néanmoins, le panorama apparaît contrasté entre des régimes de dictature communiste (Corée du Nord, Chine, Vietnam) qui ont peu évolué politiquement depuis la guerre et des dictatures de droite qui se sont largement libéralisées (Corée du Sud, Taïwan, Japon).

Les propositions

1 ) Chine : système du PCC, attention danger

Il semble que l'Occident soit incapable d'apprendre de ses erreurs. On sait aujourd'hui que la "détente" a essentiellement profité à l'Union soviétique, lui permettant de durer encore 20 ans de plus, alors qu'elle était profondément minée de l'intérieur. Sommes-nous en train de reproduire la même illusion vis à vis de la Chine ?

Les Electeurs-libres sont les amis et même les admirateurs du peuple chinois, mais les ennemis du régime communiste (10% seulement de la population, une nomenklatura privilégiée et inégalitaire) dont il apparaît clairement aujourd'hui qu'il constitue une menace pour la paix.

Nous "croyons" dans la démocratie, c'est à dire dans un système politique et social fondé sur le pluralisme des idées, la libre diffusion de celles-ci, les élections libres, l'indépendance de la justice, la liberté syndicale, le respect de la vie privée, la liberté de la presse et d'association. Toutes choses que le régime chinois refuse obstinément à ses concitoyens.

Mais cette opacité n'est pas seulement préjudiciable sur le plan intérieur : on sait aujourd'hui que la pandémie COVID-19 n'a été rendue possible que par le refus de la Chine de communiquer à ce sujet avec la complicité de l'OMS.

Il en va de donc notre intérêt et de celui de la paix, d'avoir, sur toute la planète, des régimes démocratiques, chacun adapté à sa culture bien sûr, monarchique ou républicain, mais respectant ces quelques principes de base non négociables. Car nous savons par expérience qu'un régime démocratique est beaucoup moins fauteur de guerre et de troubles qu'une dictature, contrainte par une permanente fuite en avant.

Il nous faut donc exercer une pression constante sur ce régime et, tout en entretenant des relations diplomatiques normales sans plus, montrer notre sourde réprobation de son comportement et lui faire comprendre qu'on n'est pas dupes de ses mensonges. Car les régimes communistes sont beaucoup plus sensibles qu'on ne le croit à leur réputation dans le monde.

Il ne faut pas hésiter à être durs avec ces dirigeants, car, eux, ne se gènent pas avec nous, et prendre des mesures de rétorsion, non à l'égard du peuple, qui est la principale victime de leurs agissements scandaleux, mais les frapper dans leur confort et leurs privilèges de nomenclaturistes : interdictions de séjours dans les pays démocratiques, saisie des avoirs à l'étranger, poursuites judiciares internationales...

2 ) Soutien à la République de Formose

Taïwan était une dictature depuis que les nationalistes du Kuomintang s'y étaient réfugiés après le coup d'Etat communiste en Chine continentale. Ce pays a connu une croissance économique et industrielle remarquable, devenant un des principaux producteurs mondiaux de composants électroniques et de puces de haute performance. Il a connu aussi une évolution démocratique depuis 1996 alors que le Kuomintang a perdu le pouvoir au profit du Minjandang (parti populaire progressiste) et qu'une femme (Tsai Ing-wen) a été élue présidente en 2016.

Si nous sommes cohérents avec nos principes, nous devons donc faire savoir clairement qu'une invasion ou une mise au pas par la Chine "continentale" seraient la ligne rouge à ne pas franchir.

3 ) Hong Kong : un nouveau coup de Prague ?

Le 1er juillet 1997, la souveraineté de Hong Kong a été transférée à la République populaire de Chine (RPC), mettant fin à plus d'un siècle et demi de lois britanniques. Il était prévu dans cet accord "un pays, deux systèmes", que la commune pourrait continuer à exercer son propre système politique et conserver son mode de vie en tant que territoire indépendant durant au moins 50 ans après la rétrocession c'est à dire jusqu'en 2047.

Cependant, cette situation est profondément remise en cause avec la promulgation d'une loi sur l'extradition des opposants en Chine en 2019, provoquant des manifestations de plus de 2 millions de personnes et la victoire du parti démocratique aux élections locales. Une nouvelle loi sur la sécurité nationale le 1er juillet 2020 remet en cause le système politique libéral de Hong Kong et viole les engagements de 1997 sur la non application du système communiste, apportant une nouvelle fois la preuve que les traités sont pour les dirigeants communistes des chiffons de papier.